Troubles musculosquelettiques : comment les détecter ?

Selon un rapport de l’Institut National de la recherche et de la Sécurité, les TMS MS (troubles musculosquelettique des membres supérieurs) représenteraient 85% de l’ensemble des maladies professionnelles. Depuis les années 2000, ce chiffre est en constante augmentation. Ces maladies impactent les travailleurs, leur bien-être ainsi que leur productivité. En 2011, on constate au niveau nationale des pertes de plus de 10 millions de journées de travail et plus d’un milliard d’euros de frais couvert par les cotisations d’entreprise ! La prévention doit devenir une priorité économique et sociale. Alors, d’où viennent ces maladies du muscle supérieur, et surtout, comment les prévenir ?

Déjà, il faut dans un premier temps définir ce que sont les TMS. Les troubles musculosquelettiques ou son acronyme TMS est une expression qui regroupe selon l’INRS « toutes les pathologies qui concernent l’appareil locomoteur dans son ensemble. » En France, on a désigné ces maladies par « affection périarticulaire » ou pathologie d’hypersollicitation. Ces troubles possèdent de nombreux nom dans le monde entier : la diversité des noms donnés dans le monde entier à ces même maladies prouvent que c’est un problème répandu au niveau mondial, mais également le manque de connaissance sur ces maladies. Les termes « professionnel » ou « travail » sont souvent associé au nom de TMS, le constat étant fait dans le monde entier que ces maladies sont souvent liées à l’activité professionnelle. Parmi les TMS, la lombalgie est la maladie la plus répandue.

Parmi les TMS, on distingue les TMS des TMS MS, c’est-à-dire les troubles musculo squelettique des muscles du membre supérieur. Ces troubles désignent aussi bien les fatigues musculaires que les affections. L’échelle qui recouvre toutes les TMS est assez large, mais toutes les TMS ont pour conséquence des douleurs handicapantes et une baisse de la productivité.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les troubles musculosquelettiques ne sont pas arrivé aux 20eme siècle. Dès le 13eme siècle le médecin Bernardino Ramazzini, considéré comme le précurseur dans le domaine de la médecine au travail, s’est intéressé aux mouvements répétitifs des mains et leurs conséquences. Ce n’est que bien plus tard que l’on a réellement amélioré les recherches dans le domaine et que l’on a cherché à résoudre ces maux. Mais même si de nos jours il existe bon nombre de matériel adapté pour une meilleure ergonomie au travail, on ne cesse de constater l’augmentation des TMS, en particulier ces 20 dernières années.

Quelles sont les causes des TMS MS ?

Les troubles musculosquelettiques ont largement augmenté à cause de la sédentarisation du travailleur. En effet, le travail assis a lui aussi des conséquences sur le travailleurs ! Les TMS ne sont que très rarement causées par ces facteurs seuls. Il y aurait une relation entre la tension musculaire cervicale et l’exécution d’un travail répétitif ou l’adoption de postures contraignantes des bras et de la tête.

L’INRS liste parmi les facteurs de risque de TMS :

  • La répétitivité des gestes

On détermine la répétitivité des gestes par le nombre de mouvement par minute d’une articulation. La répétition des gestes au travail risque de mener à l’usure des articulation, ce qui provoque l’apparition de troubles, de douleurs, et par conséquence de l’impossibilité pour le travailleur de continuer sa tâche. Une enquête européenne de 2010 sur les conditions de travail a montré que les travailleurs européens plus nombreux qu’en 2000 à effectuer des mouvement répétitifs des mains et des bras dans leur travail. Ce qui s’explique très simplement par l’usage normalisé et répandu des outils informatiques, comme la souris ou le clavier. Les gestes de la main sur une souris sont souvent identiques et très répétitifs.

  • Les efforts excessifs

Les efforts maintenus dans le temps constituent un risque pour les muscles. Les efforts physiques important sont bien évidemment nocifs, mais la difficulté de l’effort n’est pas forcément causé par son intensité. La durée de l’effort est souvent négligée comparé à l’intensité de l’effort, alors que la tension causée est tout aussi nocive pour le muscle. Des études ont prouvé que l’utilisation prolongée d’une souris classique lors d’une simple utilisation bureautique favoriserait les tensions dans le muscle de l’épaule, ce qui peut causer des myalgies du trapèze. Lorsque l’on doit effectuer l’action de cliquer tous les jours ou faire défiler de nombreuses pages avec une souris classique, les muscles sollicités sont en tension constante, des douleurs risquent d’apparaitre au bout d’un certain temps à suivre ce rythme intensif avec un matériel inadapté.

  • La position au travail

Dans un environnement bureautique, le corps doit subir une position statique environ 8h par jour, si ce n’est plus. Si l’espace de travail n’est pas adapté, le travailleur doit subir un environnement contraignant : le travail immobile prolongé, les postures contraignantes, inconfortables, les appuis prolongés contre une surface dure favorisent l’apparition de TMS.